Présentation

Le corps maternel est exposé à des altérations et à des blessures.  Les complications obstétricales restent fréquentes. À l’embarras de la grossesse succède l’étrangeté de la naissance qui n’offrent d’autre choix que de s’y adapter au mieux, avec plus ou moins d’interventionnisme médical. Encore certaines grossesses ne peuvent être menées à bien : fausses couches, interruptions de grossesse, morts néonatales. Enfanter reste un acte intense, à grand potentiel de violence, parfois sous-estimée. 

Devenir mère est un enjeu social et culturel : devenir mère est très valorisé socialement, mais de nombreuses femmes se sentent trahies de n’avoir pas été préparées à la charge de travail ni à son inégal partage qui demeure bien souvent. Cette vigilance sans répit, souvent implicitement attendue par l’environnement, est fréquemment sanctionnée par la réduction de l’investissement professionnel, parfois par un burn out. L’affirmation de l’ambivalence du plaisir d’être mère reste honteux.

Environ 20% des mères présentent des troubles psychiques périnataux, 5% subissent un effondrement dépressif majeur. Le suicide bien que rare reste la cause la plus fréquente de mortalité maternelle périnatale. Quelles solutions sont et peuvent être avancées ? Les différents modèles psychologiques et psychiatriques servent-ils les mêmes buts et ont-ils une efficacité comparable ? Que valent les politiques sociales et de santé mises en place ?

Les actions pour soutenir les femmes qui deviennent mères sont multiples. Faut-il mieux soutenir et légitimer les pères et comment ? Qu’en est-il des publics particuliers : mères handicapées, réfugiées, femmes subissant des violences ou femmes en situation de précarité ? Ailleurs, le soutien à l’enfant à naitre et à son développement peut paraitre prioritaire sur celui de la mère. Que penser de politiques en direction des mères ou des enfants mises en place hier et aujourd’hui, ici et ailleurs ? Quelle place donner aux pères ?

Les politiques publiques en direction des parents n’ont depuis un siècle avec Pinard, cesser d’évoluer. Elles tendent à rendre la mère plus autonome et mieux protégée dans son projet de grossesse. Les progrès de l’obstétrique sont immenses. Un arsenal thérapeutique extraordinaire s’est développé permettant à des couples inféconds d’enfanter. Les pères sont plus responsabilisés et engagés. Simultanément, l’idéalisation de la maternité, s’est effritée, la natalité s’est partout réduite.  Comment interpréter cette évolution, perçue par certains comme discordante ?

Le discours médico-social redevient de plus en plus normatif :  la mère est astreinte à l’hygiène, des sociétés ou instances scientifiques évoque des notions de « dysparentalités », les services de Protection maternelle et infantile (PMI) font face à des difficultés de fonctionnement, l’aide sociale à l’enfance (ASE) montre ses limites et parfois sa « iatrogénie ». Quels remèdes et orientations peuvent être proposés ?

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